Au début de son second mandat, le président Mitterrand lance la réforme du décret relatif "aux cérémonies publiques, aux préséances, aux honneurs civils et militaires" dont le texte de base date de 1907 et du président Armand Fallières. Le protocole est modernisé et légèrement allégé, mais cela change peu de choses pour les visites des chefs étrangers. Et à la déception de ses ministres, il maintient les cérémonials d’arrivée et de départ à l’aéroport qui imposent leur présence lors d’une visite officielle (lors d’une visite d’État, c’est le président qui s’en charge).
La visite d’État du dirigeant soviétique Gorbatchev en juillet 1989 est notable, car elle permet à la diplomatie du président Mitterrand de se retrouver à nouveau au cœur des relations Est/Ouest. Le moment est alors décisif : le régime soviétique a entamé une phase de libéralisation qui gagne les pays sous sa domination, et notamment la RDA qui souhaite la réunification avec la RFA. Quant au président Mitterrand, il multiplie les déclarations où il affirme "légitime" la volonté du peuple allemand de se retrouver. C’est dans ce contexte que la visite de Mikhaïl Gorbatchev se déroule. Elle est très largement couverte par les chaînes de télévision et le 6 juillet 1989, les deux chefs d’État offrent même au journal télévisé d’Antenne 2 une interview exclusive enregistrée dans la bibliothèque de l’Élysée. Quelques mois plus tard, le 9 novembre 1989, le mur de Berlin s’écroulera sans que le pouvoir soviétique intervienne.