
Conférence de presse du président de Gaulle (extrait)
Pour préparer ces conférences, qui sont des performances à la fois physiques et intellectuelles, il s’informe des principales questions et en suggère quelques-unes pour s’assurer qu’elles soient posées. Il débute toujours par une courte allocution dite sur un ton solennel puis, sans jamais lire de notes, il répond longuement aux questions des journalistes. Son public est attentif et souvent docile ; de Gaulle sait manier les mots, mais aussi l’humour qu’il emploie pour désamorcer les questions trop sensibles, par exemple lorsqu’on l’interroge sur sa santé ("Je ne vais pas mal, mais rassurez-vous, un jour, je ne manquerai pas de mourir"), déclenchant l’hilarité d’une salle déjà conquise. C’est également par une "petite phrase" que le général répond au journaliste qui l’interroge sur l’affaire Ben Barka, avant de développer une explication plus consistante, puis de s’en prendre durement aux journalistes.